Il est de coutume de travailler les 3 grands muscles extrinsèques que sont le grand pectoral, le grand dorsal et le grand rond en rééducation dans un but de recentrage vers le bas de la tête humérale afin d’éviter un conflit sous acromial.

Après citation de ce dogme, il convient juste de rappeler qu’aussi bien en position de repos qu’en élévation du bras, les 3 grands n’abaissent pas réellement la tête. Ils rapprochent le bras du corps en position de repos et, combinés à l’action du deltoïde, élèvent la tête humérale (seuls les faisceaux inférieurs des muscles infra épineux et sub scapulaire l’abaissent). Lors de l’élévation du bras, ils augmentent juste la compression dans l’axe de l’articulation gléno humérale.

De plus, non seulement ces « 3 grands » ont une tendance à l’élévation de la tête humérale et au mieux à la compression mais ils déstabilisent l’articulation en créant naturellement un déséquilibre vers la rotation interne. En effet, les muscles de la coiffe à savoir principalement le sus épineux, le sub scapulaire et l’infra épineux ont un bilan neutre puisque le sub scapulaire est rotateur interne, l’infra épineux rotateur externe et le sus épineux se situe sur l’axe de l’articulation. Les grands muscles extrinsèques que sont le grand pectoral, le grand dorsal et le grand rond sont tous de puissants rotateurs internes.

Au lieu d’abaisser l’épaule et d’éviter le conflit sous acromial, les 3 grands entrainent une tendance au décentrage antéro supérieur de la tête humérale ainsi qu’une tendance à un maintien de celle-ci en spin interne.

En conclusion, il nous semble judicieux de ne pas se concentrer, lors de la rééducation de l’épaule, sur le travail de ces muscles « abaisseurs » (extrinsèques adducteurs et rotateurs internes) qui ont naturellement une tendance à la rétraction et à un rapport de force en leur faveur.