En quoi consiste une luxation de l’épaule ?
Une luxation est une perte (souvent brutale) de contact entre les deux pièces osseuses d’une articulation. Plusieurs types de luxation existent, les plus fréquentes étant de loin les luxations antérieures.
La survenue d’une luxation est bien évidemment douloureuse et nécessite une réduction par l’intervention d’une autre personn e.Si l’articulation se réduit spontanément ou bien suite à un léger mouvement de la part du blessé on parle alors de “suluxation”.
Cet épisode (traumatique le plus souvent) abîme l’articulation au niveau des moyens d’union entre les 2 os concernés (ligaments, capsule articulaire, reliefs osseux …) et augure de récidives ou bien laisse l’épaule douloureuse à l’usage (appréhension d’une récidive ou bien “épaule douloureuse instable”).
Pourquoi mon épaule s’est luxée ?
L’épaule (articulation gléno-humérale) est l’articulation la plus mobile du corps humain, la contrepartie est qu’elle est instable car les 2 pièces osseuses ne s’emboitent pas beaucoup. La stabilité repose alors sur les ligaments, la capsule articulaire et les muscles périphériques.
Après un traumatisme ou bien ou première luxation , ces éléments stabilisateurs peuvent être endommagés et ne pas cicatriser, ce qui facilite la survenue de nouvelles luxations. La rééducation est utile afin de renforcer les muscles de l’épaule qui contribuent à stabiliser l’articulation de l’épaule, bien que dans certaines position du bras (à l’armé du bras comme lorsqu’on s’apprête à lancer une balle ou un bâton) le risque reste important de se luxer.Mon épaule risque-t-elle de se re-luxer à nouveau ?
Après un premier épisode de luxation, les dégâts articulaires sont systématiques (bien que souvent peu évidents sur les examens) et facilitent la survenue d’une nouvelle luxation étant donnée que les pièces osseuses s ‘emboitent très peu.
On considère que le taux de récidive dépasse 70% (!) en cas de luxation avant l’âge de 25 ans….
La situation a naturellement tendance à s’aggraver après chaque nouvel épisode d’instabilité jusqu’à ce que l’épaule se déboite en s’étirant ou bien pour un geste anodin de la vie quotidienne.
Y a-t-il des moyens efficaces afin d’éviter que mon épaule ne se re-luxe ?
En dehors ou bien avant d’envisager une intervention chirurgicale, la rééducation fait partie des traitements pouvant améliorer une épaule instable, en particulier les renforcements musculaires et la proprioception (gestion réflexe des phénomènes ressentis juste avant la luxation).
La musculation en salle doit être envisagée avec la plus grande prudence afin de ne pas déséquilibrer l’épaule en renforçant uniquement certains tyapes de muscles et pas d’autres …Demander auparavant conseils à des spécialistes kiné, médecins du sport etc ….
Qu’est ce que je risque en me luxant l’épaule ?
Chaque épisode d’instabilité de l’épaule contribue à aggraver les lésions déstabilisantes d’une épaule, donc chaque luxation facilite de plus en plus la prochaine …
En cas de luxation antérieure franche (la tête part loin en avant) il n’est pas exceptionnel (bien que rare) que les nerf du bras (plexus brachial) soient blessés avec un risque de paralysie motrice ou perte de sensibilité d’une partie du membre (main, doigts).
Une intervention ne garantie cependant pas l’absence de survenue de cette arthrose mais contribue à la ralentir ou la diminuer.
Doit on toujours se faire opérer d’une épaule qui se luxe ?
La réponse est non !!
Il n’y a jamais de jamais ni de toujours en matière de santé et de médecine !!!
Il faut bien évidemment évaluer l’âge, le niveau sportif et le type de sport ou d’activité physique.
Quelqu’un de sédentaire ne ressentant pas ou peu de gène dans sa vie quotidienne ou bien n’étant plus gèné après rééducation ne sera pas opéré …
En quoi consiste une opération en cas de luxation de l’épaule ?
On peut distinguer 2 types d’interventions en cas de luxations :
– les interventions « réparatrices » consistant à refixer (ou retendre) les ligaments, la capsule et le bourrelet glénoïdien. On parle souvent de capsuloplastie (intervention de Bankart réalisée sous arthroscopie) et pour notre équipe de « Verrouillage bipolaire ». – Les interventions “palliatives” où l’objectif n’est pas de réparer mais bien de pallier au problème de luxation par une méthode non naturelle comme la butée d’épaule ou intervention de Latarjet que nous réalisons depuis peu sous arthroscopie également.Comment choisir la technique de stabilisation de mon épaule ?
Durant la consultation, le chirurgien vous interrogera concernant le nombre de luxations, le type de luxation, le caractère facile ou non de la luxation et le retentissement dans la vie quotidienne ou sportive.
Après vous avoir examiné (mobilités de l’épaule, tests d’appréhension etc…) il demandera des examens complémentaires comme des radiographies mais surtout un arthroscanner (scanner précédé d’une injection de produit de contraste iodé dans l’articulation de l’épaule) qui permet de bien préciser les lésions ligamentaires et osseuses. En fonction des lésions retrouvées sera envisagée la technique la plus adaptée à votre cas et selon ses habitudes chirurgiales.Vous ne pouvez pas demander une opération en particulier sauf si plusieurs techniques sont possibles et que le chirurgien est d’accord.
Une stabilisation me permettra-t-elle de me resservir normalement de l’épaule ?
L’objectif est de reprendre une vie normale, comportant des activités en force ou des sports de contact.
Dans la majorité des cas l’objectif est rempli, mais le même niveau sportif n’est pas toujours garanti bien que l’intervention soit la seule solution …
Une rééducation spécialisée peut être d’un grand recours afin de parfaire la stabilisation grâce au travail de renforcement musculaire de l’épaule.
Combien de temps serai-je immobilisé après une intervention de stabilisation ?
Il faut compter sur 4 semaines de repos (plus ou moins strict) du membre opéré. Une consultation à un mois est prévue afin de refaire le point avec votre chirurgien, sevrer l’immobilisation et commencer la kiné active non protégée.
Il n’est pas et recommandé de conduire avant un délai de 4 à 6 semaines pour raison de sécurité routière, en cas de suites opératoires simples.
Peut on me garantir le résultat en me stabilisant l’épaule ? Y-a-t-il un risque de nouvelle luxation après ?
Aucune technique chirurgicale ne peut garantir un taux de succès de 100%.
A partir de ce constat il faut choisir en fonction des cas celle qui s’en rapproche le plus. En général le taux de succès est situé dans une fourchette entre 85 et 95% de succès dans les deux ans qui suivent l’opération.
Quand puis-je re-forcer avec le bras après l’opération ? Quand puis-je refaire du sport ?
Pas avant 3 mois pour les activités peu sollicitantes des épaules, en cas d’activités en force sur les épaules ce délai est doublé et passe ainsi à 6 mois.
Pas avant 3 mois pour les sports peu sollicitants des épaules, en cas d’activité en force sur les épaules ou sports de contact ce délai est de 5 à 6 mois.
Quelle sera la durée de mon arrêt de travail après opération ?
Pour un travail sédentaire (bureau, informatique, téléphone, relationnel etc …) l’arrêt peut être court (quelques jours à 15 jours le temps de la cicatrisation cutanée) mais est bien souvent ramené à 4-6 semaines si il vous est nécessaire de conduire pour aller travailler (pas d’alternative).
Pour un travail moyennement sollicitant, comptez 2 et 3 mois afin de pouvoir vous resservir correctement du membre (notamment au dessus de la tête) en l’absence de suites difficiles.Pour un travail manuel lourd la reprise se situe entre 3 et 4 mois en l’absence de suites difficiles.