les tendinites de la coiffe non calcifiantes

Diagnostic :

Le diagnostic nécessite d’avoir éliminé d’autres causes :

  • des douleurs d’origine cervicale,
  • des douleurs liées à une souffrance de l’articulation acromioclaviculaire,
  • une capsulite rétractile ou une algodystrophie,
  • une arthrose de l’épaule.

On en distingue 2 types:

Chez le sujet d’age mûr (à partir de 40 ans) :

le début est le plus souvent progressif ( parfois un traumatisme banal) et souvent associée à des cervicalgies. l’origine n’est vraisemblablement pas univoque, probablement plus par dégénérescence tendineuse que par un conflit sous acromial ou par surmenage  isolés car :

  • les acromions agressifs  sont fréquents mais non systématiques,
  • dans certains cas on retrouve des lésions intra-tendineuses,
  • l’acromioplastie n’est pas toujours efficace,
  • certains patients sont sédentaires.

Le traitement est avant tout et encore une fois médical par éviction des activités favorisantes si il y en a, rééducation, infiltrations. 

Chez le sujet jeune :

Beaucoup de cas surviennent dans le cadre d’un surmenage sportif comportant un mouvement d’armé (Hand ball, Volley, Javelot, Base ball …) comme dans le conflit postéro-supérieur décrit par Gilles Walch et al.  à Lyon. Dans d’autres cas il s’agit de la persistance d’une épaule douloureuse après un traumatisme parfois direct ou  indirect (soulèvement charge, chute sur la main ..)

Lorsqu’il n’y a pas de cause réellement identifiable, leur évolution est souvent longue et les traitements peu efficaces…

Le traitement est un peu le même que l’entité précédente avec en outre tentative de modification du geste sportif si possible et indiqué.

Insistons sur le caractère aléatoire des résultats de la chirurgie dans de tels cas.

Facteurs de mauvais résultat chirurgical

Les facteurs de mauvais résultat d’une chirurgie décompressive sont:

  • un acromion plat non agressif

  • pas de lésion tendineuse, d’inflammation peritendineuse aux examens complémentaires (IRM +++)

  • un accident lié au travail

Les tendinites calcifiantes

Les tendinites calcifiantes de la coiffe des rotateurs sont en rapport avec la présence de calcifications constituées de cristaux d’hydroxyapatite dont l’origine précise demeure inconnue (génétique).

Les calcifications de la coiffe sont fréquentes (5% de la population) mais peu souvent symptomatiques (près d’un tiers des cas).

 

Généralités

 

On distingue les calcifications de la coiffe qui occasionnent une inflammation (tendinites calcifiantes) et/ou une déformation de la coiffe des rotateurs des tendinopathies (non rompues ou rompues) qui sont de véritables maladies tendineuses.

L’évolution, quand elles sont symptomatiques, se fait souvent en plusieurs phases douloureuses avant de pouvoir guérir spontanément (= poussées inflammatoires). Certaines ne disparaissent pas spontanément…

Il s’agit d’une pathologie intéressant en majorité les femmes jeunes et ne semblent pas liées à un surmenage articulaire ou à un conflit sous acromial.

Les douleurs peuvent être liées:

 

  • à une hypertension intratendineuse le plus souvent (surtout lors du développement ou de l’activité de la calcification)
  • à un conflit sous acromial secondaire à la taille ou au volume de la calcification
  • à une inflammation de la bourse sous-acromiale (bursite micro-cristalline) surtout lors des phases spontanées ou provoquées de résorption de la calcification.
  • parfois la douleur est telle que l’on peut craindre une capsulite rétractile (raideur hyperalgique durable de l’épaule)

Elles atteignent majoritairement le tendon supra-épineux, parfois l’infra-épineux puis le sous-scapulaire.

Les tendinites calcifiantes
Volumineuse calcification type A du supra-épineux (correspond à celle décrite dans la vidéo)

Radiologie

 

La calcification peut être bien limitée, arrondie (type A), poly-lobée (type B) ou bien à limites floues, nuageuses (type C).

 

Il ne faut pas les confondre avec des micro-calcifications qui rentrent dans le cadre d’entésopathie calcifiante (au niveau de l’insertion avec l’os), témoin d’une tendinite plus classique non calcifiante.

Le traitement est d’abord médical

 

Le traitement médical est basé sur le traitement de la calcification elle même (ultrasons, ondes de choc, triturations) ou bien de l’inflammation de la bourse ou du conflit sous acromial secondaire (rééducation, anti-inflammatoires oraux et/ou locaux par infiltration).

Les tendinites calcifiantes
Les tendinites calcifiantes

Avant de consulter un chirurgien :

 

Si vous souffrez d’une calcification douloureuse, assurez vous qu’elle soit toujours présente par une nouvelle radiographie !!!!

 

En effet il n’est pas rare que les personnes viennent nous consulter après la « poussée inflammatoire de trop ! » qui inaugure la résorption de la calcification … rendant du coup l’intervention inutile.

En revanche si vous continuez à souffrir alors que la calcification a disparu à la radio (quelques semaines plus tard), la consultation est souhaitable afin de rechercher notamment une tendinopathie plus classique de la coiffe ou du long biceps.

 

Suites opératoires

 

Les suites demeurent comme la plupart des chirurgies tendineuses à l’épaule très longues (entre 3 et 6mois pour certains) et le risque majeur est constitué par la survenue d’une capsulite rétractile (plus fréquente que le risque d’en développer une spontanément).
La récidive , en cas d’exérèse totale, n’est pas fréquente.
En général une calcification retirée ne récidive pas mais il est possible de développer d’autres calcifications (sur la même épaule ou l’autre, sur la hanche etc …)